Alors que la course à la neutralité carbone s’intensifie, une technologie solaire se détache nettement du peloton, promettant de redéfinir les standards de la production d’électricité photovoltaïque. Les panneaux solaires bifaciaux, autrefois considérés comme une niche technologique, s’imposent en 2025 comme une solution incontournable pour les particuliers et les industriels en quête d’optimisation. Leur secret ? Une conception à double face qui leur permet de capter non seulement la lumière directe du soleil, mais aussi celle réfléchie par leur environnement. Cette innovation solaire n’est pas qu’un simple gadget : elle représente une avancée majeure en matière de rendement énergétique, capable d’augmenter la production jusqu’à 30 % dans des conditions idéales. Face à l’augmentation des coûts de l’énergie et à l’urgence climatique, comprendre le fonctionnement, les avantages et le potentiel de cette technologie n’est plus une option, mais une nécessité pour quiconque envisage un projet solaire. Cet article décrypte en profondeur pourquoi les panneaux bifaciaux ne sont plus l’avenir, mais bien le présent de la transition énergétique.
Les panneaux solaires bifaciaux s’affirment comme un levier majeur de la transition énergétique en 2025 grâce à leur capacité à produire plus d’électricité sur une surface équivalente. Ils se distinguent par un rendement énergétique supérieur de 5 à 30 % par rapport aux panneaux monofaciaux, en captant la lumière sur leurs deux faces. Cette performance est directement liée à l’albédo, la capacité de la surface sous-jacente (sol, toiture) à réfléchir la lumière solaire. Leur conception, souvent en verre-verre, leur confère une durabilité accrue, avec des garanties pouvant atteindre 30 ans. Bien que leur coût initial soit légèrement plus élevé, leur rentabilité à long terme est améliorée par des gains de production substantiels et un amortissement plus rapide, faisant d’eux un choix stratégique pour les projets résidentiels et les grandes centrales solaires.
Résumé
- 1 La Révolution à Double Face : Plongée au Cœur de la Technologie Photovoltaïque Bifaciale
- 2 Performance et Efficacité Énergétique : Les Promesses Chiffrées des Panneaux Bifaciaux
- 3 L’Installation Optimale : Le Guide Pratique pour Maximiser votre Rendement Bifacial
- 4 Applications Innovantes et Marché en 2025 : Quand le Bifacial Redessine nos Paysages
- 5 Rentabilité et Aides Financières : Le Modèle Économique des Panneaux Bifaciaux en 2025
La Révolution à Double Face : Plongée au Cœur de la Technologie Photovoltaïque Bifaciale
Décryptage d’une technologie qui voit double pour booster la production d’électricité
Au cœur de l’innovation solaire de cette décennie se trouve un concept d’une simplicité redoutable : pourquoi se contenter d’une seule surface de production quand on peut en utiliser deux ? C’est le principe fondateur des panneaux solaires bifaciaux. Contrairement à leurs homologues monofaciaux, dont la face arrière est généralement recouverte d’un film opaque (backsheet), les modules bifaciaux sont conçus pour être transparents ou translucides à l’arrière. Cette particularité leur permet de transformer en électricité non seulement le rayonnement solaire direct qui frappe leur face avant, mais aussi la lumière réfléchie par l’environnement qui atteint leur face arrière. La face avant fonctionne de manière classique, avec des cellules photovoltaïques en silicium captant les photons du soleil. La magie opère véritablement à l’arrière : cette seconde surface active exploite un phénomène physique appelé l’albédo, qui mesure le pouvoir réfléchissant d’une surface. Plus l’albédo du sol ou du support est élevé, plus la quantité de lumière renvoyée vers la face arrière est importante, et plus le gain de production, appelé « gain bifacial », est significatif. Cette double capacité de capture transforme chaque installation en un système de production d’énergie solaire plus dense et plus performant.
L’albédo, cet allié méconnu qui décuple le rendement énergétique
Le rendement énergétique d’une installation bifaciale est intrinsèquement lié à son environnement immédiat. La nature de la surface sous les panneaux devient un paramètre aussi crucial que l’ensoleillement lui-même. Une pelouse verte, par exemple, possède un albédo faible (environ 20-25 %), signifiant qu’elle absorbe une grande partie de la lumière. Le gain bifacial sera donc modeste. En revanche, installer ces mêmes panneaux au-dessus d’une surface claire comme du sable (albédo d’environ 40 %), du béton clair (jusqu’à 55 %) ou une toiture blanche en TPO (plus de 80 %) change radicalement la donne. La surface la plus performante reste la neige fraîche, avec un albédo pouvant dépasser 90 %, ce qui rend les panneaux bifaciaux particulièrement pertinents dans les régions montagneuses ou nordiques. L’optimisation de l’albédo est donc une stratégie centrale pour maximiser la production d’électricité. Les développeurs de parcs solaires l’ont bien compris et n’hésitent plus à recouvrir le sol de gravier blanc ou de membranes réfléchissantes pour exploiter tout le potentiel de cette technologie photovoltaïque. Pour un particulier, le choix d’une toiture-terrasse avec un revêtement clair peut ainsi transformer un projet solaire standard en une véritable micro-centrale à haute efficacité énergétique.
Au-delà du silicium : les matériaux qui garantissent durabilité et performance
L’un des avantages bifaciaux les plus marquants réside dans la robustesse de leur conception. La majorité des panneaux solaires bifaciaux sont fabriqués selon une structure « verre-verre » (glass-glass). Au lieu d’un film plastique à l’arrière, une seconde plaque de verre trempé vient encapsuler et protéger les cellules photovoltaïques. Cette architecture confère plusieurs atouts majeurs. Premièrement, elle offre une protection supérieure contre l’humidité, l’ammoniac et le sel, ce qui la rend idéale pour les installations en milieu agricole ou côtier. Deuxièmement, elle réduit considérablement la dégradation potentielle induite (PID), un phénomène qui peut affecter les performances des panneaux sur le long terme. Enfin, cette structure est mécaniquement plus solide et plus résistante aux contraintes climatiques comme la grêle ou le poids de la neige. Cette durabilité exceptionnelle permet aux fabricants d’offrir des garanties de performance étendues, souvent jusqu’à 30 ans, avec un taux de dégradation annuel plus faible que celui des panneaux monofaciaux. L’investissement dans cette innovation solaire est donc sécurisé par une promesse de longévité et de production stable, un argument de poids dans le calcul de la rentabilité.
| Type de Surface | Albédo Moyen (%) | Gain de Rendement Énergétique Potentiel (%) | Applications Idéales |
|---|---|---|---|
| Herbe / Terre sombre | 20 – 25 % | 5 – 10 % | Parcs solaires au sol, jardins |
| Béton Clair / Gravier | 40 – 55 % | 12 – 20 % | Toitures plates, sols de centrales solaires |
| Membrane de toiture blanche (TPO) | 70 – 85 % | 20 – 28 % | Toits plats commerciaux et industriels |
| Neige fraîche | 80 – 95 % | Jusqu’à 30 % | Installations en montagne, régions nordiques |
Performance et Efficacité Énergétique : Les Promesses Chiffrées des Panneaux Bifaciaux
Le gain bifacial : bien plus qu’un simple bonus, une nouvelle norme de performance
L’argument phare des panneaux solaires bifaciaux réside dans leur capacité à dépasser les limites de rendement des technologies traditionnelles. Le fameux « gain bifacial », qui représente l’énergie supplémentaire produite par la face arrière, n’est pas une valeur fixe mais une variable dynamique, pouvant osciller entre 5 % et 30 %. Ce chiffre dépend de trois facteurs clés : l’albédo de la surface sous-jacente, la hauteur de l’installation et l’espacement entre les rangées de panneaux. Par exemple, une installation résidentielle sur une toiture en tuiles sombres, avec les panneaux montés très près du toit, ne réalisera qu’un gain modeste, de l’ordre de 5 à 7 %. En revanche, une centrale solaire au sol, avec des panneaux montés sur des trackers à une hauteur de 1,5 mètre au-dessus d’un sol recouvert de sable clair, peut facilement atteindre des gains de 20 à 25 %. Cette augmentation de la production d’électricité à surface égale est une révolution pour les projets où l’espace est une contrainte. Pour un industriel disposant d’une grande toiture plate, opter pour des panneaux bifaciaux sur un revêtement blanc peut signifier des milliers de kilowattheures supplémentaires chaque année, accélérant ainsi le retour sur investissement et maximisant l’autonomie énergétique du site.
Durabilité et longévité : un investissement conçu pour traverser les décennies
L’efficacité énergétique ne se mesure pas seulement à la production instantanée, mais aussi à la capacité d’un système à maintenir ses performances dans le temps. Sur ce point, les panneaux bifaciaux, notamment les modèles verre-verre, prennent une avance considérable. La structure encapsulée entre deux feuilles de verre les protège beaucoup plus efficacement contre les agressions extérieures. Le taux de dégradation annuel de la puissance, un indicateur clé de la longévité, est souvent garanti par les fabricants à un niveau inférieur à celui des panneaux monofaciaux. Alors qu’un panneau classique peut perdre environ 0,5 % de sa puissance chaque année, les meilleurs panneaux bifaciaux affichent des taux de dégradation de l’ordre de 0,3 % à 0,4 %. Sur une période de 30 ans, cette différence est loin d’être anecdotique. Elle se traduit par une production d’énergie solaire plus élevée sur toute la durée de vie de l’installation. Cette robustesse est un pilier de la transition énergétique, car elle garantit des sources de production fiables et pérennes, réduisant les besoins de remplacement et l’empreinte écologique associée au cycle de vie des équipements.
Quand l’ombre et la lumière diffuse deviennent des alliées de la performance
Un autre avantage, souvent sous-estimé, de la technologie photovoltaïque bifaciale est sa meilleure performance dans des conditions de lumière non optimales. La lumière diffuse, prédominante lors des journées nuageuses, atteint le panneau de toutes les directions. La face arrière, en captant cette lumière ambiante, contribue à maintenir un niveau de production plus élevé qu’un panneau monofacial dans les mêmes conditions. De plus, la sensibilité à l’ombrage partiel est légèrement atténuée. Si une partie de la face avant est ombragée par une cheminée ou une branche d’arbre, la face arrière peut continuer à produire de l’électricité grâce à la lumière réfléchie, compensant en partie la perte subie à l’avant. Cette résilience accrue rend les installations bifaciales plus polyvalentes et performantes, même dans des environnements qui ne sont pas considérés comme idéaux pour le solaire. C’est une caractéristique essentielle pour démocratiser l’accès à l’énergie solaire dans des régions moins ensoleillées et pour optimiser la production sur des toitures complexes où l’ombre est inévitable à certaines heures de la journée.
| Caractéristique | Panneau Monofacial Standard | Panneau Bifacial Verre-Verre | Impact sur le Long Terme |
|---|---|---|---|
| Gain de Production Annuel | Standard (Base 100%) | 105% à 130% | Amortissement plus rapide, plus d’économies |
| Garantie de Performance | Généralement 25 ans à 80-85% | Souvent 30 ans à 85-87% | Production garantie sur une plus longue période |
| Taux de Dégradation Annuel | ~0.5% | ~0.35% | Moins de perte de puissance au fil du temps |
| Résistance aux Intempéries | Bonne | Excellente (humidité, sel, PID) | Idéal pour les environnements difficiles (côtier, agricole) |
L’Installation Optimale : Le Guide Pratique pour Maximiser votre Rendement Bifacial
Le choix du terrain : la première pierre de votre centrale à haute performance
Le succès d’une installation de panneaux solaires bifaciaux commence bien avant la pose du premier module. Il débute par une analyse rigoureuse du site d’implantation, car c’est lui qui dictera le potentiel réel de la technologie. Pour les installations au sol, la priorité est de trouver un terrain avec un albédo naturel élevé ou de prévoir un aménagement pour l’améliorer. Oubliez les sols sombres et la végétation dense qui absorbent la lumière. Privilégiez des surfaces comme le sable, le gravier calcaire ou même des géotextiles réfléchissants spécifiquement conçus pour cet usage. Pour les projets en toiture, le potentiel est immense, mais conditionné par le type de revêtement. Une toiture plate recouverte d’une membrane d’étanchéité blanche en PVC ou TPO est le scénario idéal, transformant l’ensemble du toit en un puissant réflecteur. Sur une toiture en pente avec des tuiles classiques, le gain sera plus limité, mais peut être amélioré en choisissant des tuiles de couleur claire lors d’une rénovation. L’orientation et l’absence d’ombres portées restent des prérequis, mais avec les panneaux bifaciaux, la nature du « sol » devient un levier d’optimisation majeur pour atteindre une efficacité énergétique maximale.
Hauteur et inclinaison : un duo stratégique pour une capture lumineuse à 360 degrés
Contrairement aux panneaux monofaciaux que l’on cherche souvent à intégrer au plus près de la toiture, les modules bifaciaux aiment prendre de la hauteur. Une surélévation adéquate est essentielle pour deux raisons. Premièrement, elle permet à une plus grande quantité de lumière réfléchie d’atteindre la totalité de la face arrière. Un panneau collé au support ne laissera que peu de photons l’atteindre par le dessous. Deuxièmement, une bonne circulation de l’air sous le panneau permet de mieux le refroidir, ce qui améliore son rendement énergétique, car les cellules photovoltaïques sont plus performantes à basse température. La hauteur idéale dépend du projet, mais une distance de 20 à 30 centimètres est un bon début pour une toiture, tandis que les installations au sol peuvent monter jusqu’à 1 ou 2 mètres. L’angle d’inclinaison joue également un rôle crucial. Une inclinaison plus forte peut favoriser la capture de la lumière réfléchie, surtout en hiver lorsque le soleil est bas sur l’horizon. Des études montrent qu’un angle légèrement plus prononcé que pour les panneaux monofaciaux peut être bénéfique. L’arbitrage entre hauteur, inclinaison et espacement entre les rangées (pour éviter l’auto-ombrage) est un calcul complexe qui nécessite souvent le recours à un bureau d’études spécialisé pour garantir une production d’électricité optimale.
L’entretien et le suivi : des gestes simples pour une performance qui dure
Installer la meilleure technologie photovoltaïque ne suffit pas ; il faut en prendre soin pour qu’elle délivre son plein potentiel sur le long terme. L’entretien des panneaux bifaciaux n’est pas fondamentalement différent de celui des panneaux classiques, mais il comporte une subtilité : la propreté de la face arrière. Si elle est accessible, un nettoyage périodique peut être bénéfique, bien que la pluie suffise souvent à la maintenir propre. Le plus important reste la surveillance de la surface réfléchissante sous les panneaux. S’il s’agit de gravier, il faut s’assurer qu’il ne soit pas envahi par la végétation. S’il s’agit d’une toiture blanche, un nettoyage annuel peut être nécessaire pour conserver son albédo d’origine. Parallèlement, l’intégration d’un système de gestion de l’énergie (EMS) est fortement recommandée. Ces outils de monitoring intelligents permettent de suivre en temps réel la production de l’installation, de détecter rapidement toute anomalie ou baisse de performance et d’optimiser l’autoconsommation en fonction des pics de production. Ce suivi précis est la clé pour s’assurer que l’investissement dans cette innovation solaire continue de porter ses fruits, année après année, au service de la transition énergétique.
| Étape de l’Installation | Point de Vigilance pour les Panneaux Bifaciaux | Recommandation Pratique |
|---|---|---|
| 1. Étude du Site | Mesure ou estimation de l’albédo du sol/toit. | Privilégier les surfaces claires. Envisager un traitement de surface (peinture, gravier). |
| 2. Choix du Système de Montage | Doit permettre une surélévation suffisante. | Utiliser des structures de montage qui créent un espace d’au moins 20 cm sous le panneau. |
| 3. Calcul de l’Inclinaison | Optimiser à la fois la capture directe et réfléchie. | Consulter un professionnel pour une simulation ; un angle légèrement plus élevé peut être optimal. |
| 4. Planification de l’Entretien | Propreté de la surface réfléchissante et de la face arrière. | Prévoir un plan de nettoyage pour le support (toit, sol) et un accès sécurisé si un nettoyage de la face arrière est envisagé. |
Applications Innovantes et Marché en 2025 : Quand le Bifacial Redessine nos Paysages
Au-delà des toits : l’agrivoltaïsme, les carports et les façades solaires
La polyvalence des panneaux solaires bifaciaux ouvre des horizons d’application bien au-delà des toitures et des fermes solaires traditionnelles. L’une des plus prometteuses est l’agrivoltaïsme, qui consiste à co-localiser production agricole et production d’électricité sur une même parcelle. En surélevant les panneaux, on permet aux cultures de pousser en dessous tout en bénéficiant d’un ombrage partiel qui peut les protéger du stress hydrique et des brûlures du soleil. La lumière réfléchie par les cultures et le sol contribue à la production de la face arrière, créant une synergie vertueuse. Une autre application en plein essor est le carport solaire. Les ombrières de parking équipées de panneaux bifaciaux non seulement protègent les véhicules et alimentent des bornes de recharge pour voitures électriques, mais elles produisent aussi plus d’énergie grâce à la lumière réfléchie par le sol en béton ou en asphalte clair. Enfin, l’intégration verticale sur les façades des bâtiments devient une option esthétique et fonctionnelle. Les panneaux peuvent servir de brise-soleil ou d’éléments de bardage, captant la lumière directe et celle réfléchie par les bâtiments environnants, transformant ainsi l’enveloppe du bâti en une surface de production active.
Un marché en pleine effervescence, porté par la compétitivité et l’innovation
Le marché de la technologie photovoltaïque bifaciale connaît une croissance exponentielle. Si elle ne représentait qu’une faible part du marché il y a quelques années, les projections les plus optimistes estiment qu’elle pourrait équiper plus de 70 % des nouvelles installations solaires d’ici la fin de la décennie. Cette dynamique s’explique par plusieurs facteurs. D’abord, la baisse continue des coûts de production a considérablement réduit l’écart de prix avec les panneaux monofaciaux, rendant l’investissement initial plus accessible. Ensuite, les grands fabricants mondiaux, tels que Trina Solar, JA Solar ou LG, ont tous massivement investi dans cette technologie, proposant des produits de plus en plus performants et fiables. Cette compétition stimule l’innovation solaire, avec des recherches actives pour améliorer encore le rendement des cellules et l’efficacité de la capture de la face arrière. Le soutien des politiques publiques, qui favorisent les projets à haute efficacité énergétique, contribue également à accélérer l’adoption des panneaux bifaciaux, qui s’imposent comme un standard de performance pour la transition énergétique.
Les défis à surmonter : vers une standardisation des mesures de performance
Malgré son essor, la technologie bifaciale fait face à quelques défis. Le principal réside dans la complexité de la modélisation de sa performance. Contrairement à un panneau monofacial dont la production est relativement simple à prédire en fonction de l’ensoleillement et de l’orientation, le rendement d’un panneau bifacial dépend d’une multitude de paramètres spécifiques au site (albédo, hauteur, ombrages dynamiques, etc.). Cette complexité rend les simulations de production plus délicates et nécessite des logiciels et des compétences plus pointus. L’industrie travaille activement à la standardisation des méthodes de test et de certification pour que les données de production annoncées par les fabricants soient plus facilement comparables et fiables. Un autre défi est la formation des installateurs, qui doivent maîtriser les spécificités de pose pour garantir l’optimisation des avantages bifaciaux. La démocratisation des outils de conception et la diffusion des bonnes pratiques sont donc essentielles pour que cette technologie puisse être déployée à grande échelle tout en tenant ses promesses de performance.
| Application Innovante | Principe de Fonctionnement Bifacial | Avantages Clés | Défis Potentiels |
|---|---|---|---|
| Agrivoltaïsme | Les panneaux en hauteur captent la lumière réfléchie par les cultures et le sol. | Double usage du sol, protection des cultures, synergie agriculture-énergie. | Coût de la structure, impact sur le microclimat agricole. |
| Carports Solaires | La lumière est réfléchie par la surface du parking (béton, asphalte). | Production d’énergie locale pour la recharge, ombrage pour les véhicules. | Nécessite des fondations solides, optimisation de l’espacement. |
| Façades Verticales | Capture la lumière directe et celle réfléchie par l’environnement urbain (sol, autres bâtiments). | Intégration architecturale, production en hiver (soleil bas). | Rendement plus faible que sur toiture, complexité de l’intégration. |
| Barrières Anti-Bruit | Installation verticale le long des routes, captant la lumière des deux côtés. | Double fonction (acoustique et énergétique), valorisation d’espaces perdus. | Exposition à la saleté et au vandalisme, connexion au réseau. |
Rentabilité et Aides Financières : Le Modèle Économique des Panneaux Bifaciaux en 2025
Un surcoût initial rapidement gommé par des gains de production substantiels
La question de la rentabilité est au cœur de toute décision d’investissement dans l’énergie solaire. Historiquement, les panneaux solaires bifaciaux étaient plus onéreux que leurs cousins monofaciaux. Cependant, en 2025, cet écart de prix s’est considérablement réduit, ne représentant plus qu’un surcoût modeste, de l’ordre de 5 à 10 % à l’achat du module seul. Ce léger investissement supplémentaire doit être mis en perspective avec le gain de production d’électricité qu’il génère sur toute la durée de vie de l’installation. Dans un scénario favorable (par exemple, une toiture blanche avec un bon albédo), un gain de production annuel de 15 % permet non seulement de compenser le surcoût initial en quelques années seulement, mais aussi de générer des revenus ou des économies supplémentaires bien plus importants sur 25 ou 30 ans. Le calcul du retour sur investissement (ROI) devient ainsi très attractif. Pour les grands projets, où chaque pourcent de rendement supplémentaire se chiffre en milliers d’euros, le choix de la technologie bifaciale est devenu une évidence économique, permettant de réduire le coût actualisé de l’énergie (LCOE), l’indicateur de référence de la compétitivité d’une source d’énergie.
Les aides de l’État : un catalyseur pour l’adoption des technologies performantes
Pour accompagner la transition énergétique, les pouvoirs publics ont mis en place divers dispositifs de soutien qui s’appliquent pleinement aux installations de panneaux bifaciaux. La prime à l’autoconsommation, par exemple, est une aide versée aux producteurs qui consomment une partie de leur électricité. Son montant est calculé sur la base de la puissance installée (en kWc), et les panneaux bifaciaux, grâce à leur rendement supérieur, permettent d’atteindre plus rapidement les objectifs de production sur une surface donnée. De plus, le mécanisme de vente du surplus d’électricité au réseau à un tarif d’achat réglementé permet de valoriser chaque kilowattheure supplémentaire produit par la face arrière. Ces aides financières agissent comme un puissant levier, réduisant le coût net de l’installation et accélérant encore davantage la période d’amortissement. En choisissant une innovation solaire à haute efficacité énergétique comme le bifacial, les porteurs de projet maximisent non seulement leur production mais aussi l’accès aux subventions, rendant leur démarche encore plus vertueuse sur le plan économique et écologique.
Analyse comparative : le bifacial, le choix rationnel face aux technologies de demain
Le monde de l’énergie solaire est en perpétuelle ébullition, avec des technologies prometteuses comme les cellules à pérovskite ou les panneaux tandem qui pointent à l’horizon. Toutefois, ces innovations sont encore, pour la plupart, au stade de la recherche ou de la production à petite échelle. En 2025, les panneaux solaires bifaciaux représentent le meilleur compromis entre innovation, maturité technologique et compétitivité économique. Ils offrent un gain de performance significatif par rapport à la technologie monofaciale standard, qui domine encore le marché, tout en étant basés sur la technologie éprouvée du silicium cristallin. Ils constituent donc un choix pragmatique et performant pour quiconque souhaite investir aujourd’hui dans une solution solaire durable et rentable. Plutôt que d’attendre une future révolution technologique, opter pour le bifacial permet de bénéficier dès maintenant d’un surplus de production d’énergies renouvelables, contribuant de manière concrète et immédiate à la réduction de l’empreinte carbone et de la facture énergétique. C’est le choix de l’efficacité disponible ici et maintenant.
| Critère Économique | Installation Monofaciale (3 kWc) | Installation Bifaciale (3 kWc) | Analyse de la Rentabilité |
|---|---|---|---|
| Coût d’Investissement Initial | ~ 7 500 € | ~ 8 000 € (+6.7%) | Surcoût initial modéré. |
| Production Annuelle Estimée | 3 300 kWh | 3 795 kWh (+15% gain bifacial) | Gain de 495 kWh par an, soit ~100€ d’économies/revenus en plus par an (à 0,20€/kWh). |
| Économies/Revenus sur 25 ans | 21 250 € (estimation) | 24 437 € (estimation) | Plus de 3 000 € de gains supplémentaires sur la durée de vie. |
| Temps de Retour sur Investissement | ~ 9-11 ans | ~ 8-10 ans | Amortissement plus rapide grâce à la production accrue. |
Quel est le gain de performance réel d’un panneau solaire bifacial ?
Le gain de rendement d’un panneau solaire bifacial varie considérablement en fonction de l’environnement d’installation. Il peut aller de 5 % pour une installation sur une toiture sombre et basse, jusqu’à 30 % dans des conditions idéales, comme une installation surélevée au-dessus d’une surface très réfléchissante comme la neige ou une membrane de toiture blanche. En moyenne, pour une installation au sol bien conçue ou sur un toit plat clair, un gain de 10 à 20 % est une estimation réaliste.
Une installation bifaciale est-elle beaucoup plus chère ?
Non, l’écart de prix s’est fortement réduit. En 2025, le surcoût pour des panneaux solaires bifaciaux par rapport à des modèles monofaciaux de qualité équivalente est de l’ordre de 5 à 10 %. Ce surcoût est généralement compensé en quelques années par la production d’électricité supplémentaire, ce qui rend l’investissement très rentable sur le long terme.
Les panneaux bifaciaux sont-ils adaptés à n’importe quel toit ?
Pas nécessairement. Pour exploiter leur plein potentiel, les panneaux bifaciaux ont besoin de lumière réfléchie par le dessous. Ils sont donc particulièrement adaptés aux toitures plates (terrasses) où l’on peut les incliner et les surélever au-dessus d’un revêtement clair. Ils sont également très performants sur des structures comme les pergolas ou les carports. Sur une toiture en pente avec des tuiles sombres, le gain sera faible et une solution monofaciale pourrait être plus pertinente.
Quels sont les fabricants leaders dans la technologie bifaciale ?
La plupart des grands noms de l’industrie photovoltaïque proposent des gammes de panneaux solaires bifaciaux très performantes. Parmi les marques réputées pour la qualité de leurs modules bifaciaux, on peut citer Trina Solar, JA Solar, Longi Solar, Canadian Solar et Hanwha Q CELLS. Il est recommandé de comparer les fiches techniques et les garanties offertes pour choisir le produit le plus adapté à son projet.



